Les troubles musculosquelettiques, ou TMS, sont un ensemble de pathologies affectant localement ou globalement l’appareil locomoteur. Ils se manifestent par des lésions des muscles squelettiques, consécutivement à la réalisation d’une tâche, et sont très souvent associées à des maladies professionnelles. Ils touchent majoritairement les membres supérieurs.
Les troubles musculosquelettiques les plus répandus sont la lombalgie et le syndrome du canal carpien. Les TMS des membres supérieurs représentent plus de 80% des maladies professionnelles. Ils ont certaines caractéristiques communes, notamment le fait de se manifester par la survenue d’une douleur, associée à une gêne fonctionnelle et une fatigue musculaire.
Facteurs étiologiques des TMS des membres supérieurs
Une sollicitation trop importante d’un groupe musculaire au cours d’une tâche manuelle est susceptible d’aboutir à un TMS dans une situation de mauvaise posture, de répétition d’un mouvement ou d’une intensité trop importante.
L’apparition d’un TMS des membres supérieurs est fréquemment associée à une combinaison de plusieurs facteurs, plutôt qu’à une seule cause. Leur déclenchement est consécutif à l’exposition à des contraintes biomécaniques répétées ou soutenues sur un temps variant de quelques semaines à quelques années. L’installation d’un TMS des membres supérieurs est donc progressive et doit être vue comme un phénomène chronique plutôt qu’instantané.
Cinétique de développement
Le processus de développement des TMS est donc lent, au contraire d’une blessure avec rupture tissulaire, comme dans le cas d’une entorse ou d’une déchirure musculaire. Il est consécutif à un déséquilibre entre la répétition d’une sollicitation inadéquate d’un groupe musculaire et la récupération normale qui devrait permettre de la compenser.
La survenue du TMS des membres supérieurs est souvent invisible et indolore, c’est-à-dire sans symptômes évidents, mais finit par se manifester à un moment donné, à partir duquel l’évolution s’accélère. Typiquement, des gênes non handicapantes se manifestent, et s’amplifient progressivement – sur une échelle de plusieurs semaines, mois ou années – jusqu’à provoquer une situation aboutissant à l’arrêt de travail. La relation de causalité entre l’accomplissement d’une tâche et l’apparition du TMS n’est, du fait de la temporalité parfois longue, pas systématiquement établie. On peut donc imaginer que le nombre de cas est sous-estimé.
Prévenir la survenue des troubles musculosquelettiques des membres supérieurs
Compte tenu du caractère progressif du développement d’un TMS-MS, la prévention est la clef dans sa prise en charge, en amont de son installation. Prévenir les causes, c’est-à-dire agir sur une sollicitation inadéquate de muscles permet de contrecarrer la survenue, finale, du TMS. Diminuer ou arrêter la surutilisation, c’est donner à l’organisme le temps et la capacité de récupérer et de faire disparaître le processus de matérialisation des TMS. Une prévention est efficace si elle est proposée suffisamment tôt dans le développement du TMS.
Réciproquement, la cinétique lente de l’établissement d’un TMS des membres supérieurs conduit parfois à ne pas s’en inquiéter, tant que la douleur reste supportable et la gêne occasionnée légère. Les symptômes finissent par s’aggraver et le couple douleur chronique – gêne fonctionnelle est alors très inconfortable, menaçant de ne pouvoir être compensée par une récupération physiologique ou une prise en charge spécifique.
A l’issue d’un certain temps, qui est variable en fonction des individus et des causes, le diagnostic de TMS des membres supérieurs peut aujourd’hui être clairement établi : il s’agit alors d’une maladie professionnelle. Avant qu’il ne se déclare, les symptômes qui le caractérisent – douleur, fatigue et gêne – doivent permettre d’orienter la prévention du TMS. Tous ces signes caractérisent une sollicitation excessive d’un groupe musculaire. Leur aggravation met le travailleur dans une situation de risque pour sa santé.