En octobre 2024, Santé publique France a publié une étude approfondie sur la sous-déclaration des troubles musculosquelettiques (TMS) en tant que maladies professionnelles (MP). Ce rapport met en lumière l’ampleur d’un problème souvent invisible, mais dont les conséquences touchent à la fois les salariés, les entreprises et le système de santé.
TMS et sous-déclaration : un constat alarmant
Les TMS – qui comprennent des pathologies comme le syndrome du canal carpien, les tendinites de l’épaule, ou les douleurs lombaires – représentent près de 88 % des maladies professionnelles reconnues dans le régime général en 2019. Pourtant, entre 50 % et 75 % des cas restent non déclarés, privant les salariés d’une reconnaissance officielle et d’une prise en charge adéquate.
Les raisons de cette sous-déclaration sont multiples :
- Une méconnaissance des démarches administratives par les salariés.
- Une crainte pour l’emploi, freinant les déclarations.
- Une complexité du diagnostic ou un bilan médical insuffisant.
Un enjeu économique et social majeur
Cette sous-déclaration transfère des coûts – estimés entre 1,2 et 2,1 milliards d’euros par an – de la branche « risques professionnels » (financée par les entreprises) vers la branche « maladie » de la Sécurité sociale. Ce phénomène souligne un besoin impérieux d’améliorer la prévention et la gestion des risques dans les entreprises.
Prévention des TMS : une solution à portée de main
Prévenir les TMS est une approche essentielle, non seulement pour protéger les salariés, mais aussi pour réduire les coûts liés aux absences, arrêts de travail, et baisses de productivité. Les entreprises ont un rôle clé à jouer dans cet effort, notamment en adaptant les postes de travail et en sensibilisant leurs équipes.
Une approche ergonomique pour des postes de travail sains
L’étude souligne l’importance de l’ergonomie dans la prévention des TMS. L’aménagement des postes de travail pour réduire les gestes répétitifs, les postures contraignantes ou les efforts excessifs est une stratégie efficace. À titre d’exemple :
- Les sièges ergonomiques permettent d’adapter la posture des salariés et de prévenir les douleurs dorsales.
- Les postes ajustables en hauteur favorisent l’alternance entre position assise et debout, réduisant les contraintes physiques.
- Les outils de soutien comme les tapis anti-fatigue ou les exosquelettes allègent les efforts physiques, notamment dans les environnements industriels.
Former et sensibiliser : un levier essentiel
Outre l’aménagement, la formation des salariés et des encadrants est essentielle. Comprendre les risques, adopter les bons gestes, et savoir signaler les premières douleurs permettent une prise en charge précoce et évitent l’aggravation des pathologies.
L’engagement des entreprises, une priorité
Les entreprises ont tout à gagner à intégrer une démarche proactive en matière de prévention des TMS. Une approche ergonomique bien conçue améliore non seulement la santé des salariés, mais également leur bien-être et leur engagement. Des postes de travail bien pensés sont une preuve concrète que l’entreprise se soucie de ses collaborateurs.
L’étude de Santé publique France est un rappel que les troubles musculosquelettiques ne sont pas une fatalité. Par une combinaison de sensibilisation, d’aménagement ergonomique et de formation, il est possible de réduire significativement leur prévalence.
L’engagement des entreprises, des employés, et des acteurs de la prévention, dont Ergofrance fait partie, est déterminant pour créer des environnements de travail plus sains et durables.